COMMUNE DE LE LUOT

COMMUNE DE LE LUOT

 HISTORIQUE DE L’EGLISE DE LE LUOT

L’église actuelle de Saint-Pierre du Luot date du 18ème siècle. La date de 1755, gravée sur le linteau de la petite porte méridionale et celle de 1783 gravée sur celui du portail occidental, indiquent à quelle époque ont commencé les travaux de réfection de l’église et de la tour; ils étaient achevés en 1784, car le 30 mars de cette année “l’église, après avoir été rebâtie à neuf, tant pour le choeur, chapelles, impériales que pour la tour, fut bénie, avec les cérémonies à ce requises, par Me Antoine Orvain, curé de Chavoy et doyen de Tirpied, accompagné de plusieurs autres ecclésiastiques du voisinage.”
L’édifice est construit sur le plan cruciforme avec tour occidentale; il est voûté en bois et largement éclairé par des fenêtres en anse de panier. La tour élancée se termine par un toit en bâtière; des chaînes en pierre de granit soutiennent les angles et le milieu de chaque face, ajourée d’ouvertures rectangulaires. La base de cette tour paraît plus ancienne à cause de sa croisée d’ogives, appuyée sur des consoles en forme de têtes humaines, dont deux sont coiffées de chaperons.
En même temps que l’on reconstruisait l’église, on renouvelait partiellement son mobilier. Des anciens meubles, on n’avait conservé que les fonts baptismaux, dont la cuve à seize pans indique qu’ils sont du 16ème siècle, ainsi que deux statuettes (un diacre et un évêque), aujourd’hui accrochées au mur occidental de la nef. Le maître-autel, surmonté d’un retable, avait été placé vers le milieu du 17ème siècle; son tableau central était l’oeuvre d’un peintre Avranchinais, père du curé du Luot. Mais, au 18ème siècle, on le jugea démodé et on le remplaça par un retable neuf plus conforme au goût du jour. Il est encore en place et demeure l’un des plus élégants de la région. Ce retable est prolongé à droite et à gauche par des cloisons dans lesquelles sont pratiquées les portes de la sacristie, aux lignes incurvées et ornées, au sommet, d’un écusson portant les initiales S.P. (Saint Pierre et Saint Paul). Les statues de ces deux apôtres sont placées sur les murs latéraux du choeur. Dans chacune des chapelles latérales, dédiées l’une à la vierge et l’autre à Sainte Anne, il y a aussi des petits retables, plus lourd d’aspect et probablement plus anciens que celui du maître-autel. La niche centrale est cantonnée de chaque côté d’une colonne torse à chapiteau corinthien et d’un pilastre nu; l’entablement avec denticules et petites consoles supporte des pots à feu et une corbeille fleurie. L’aigle du Lutrin paraît être du 18ème siècle. Les vases sacrés comprenaient en 1791: 3 calices, 1 ciboire, 1 ostensoir, une custode d’argent, avec une croix de procession en argent et un encensoir en cuivre. Des trois cloches de la tour, la plus grosse avait été refondue le 09 mars 1666 par François François, de Ponts-sous-Avranches. Enfin, une croix de granit avait été érigée en 1668 par le curé Basselin, dans le cimetière.
L’église a subi de grandes restaurations vers 1950: la voûte en bois a été remplacée par une voûte en briques et plâtre, les bancs ont été refaits à neuf. L’électrification des cloches est intervenue en 1958 et le rejointement des murs en 1963. Les vitraux ont été refaits à neuf après les dégâts causés par la 2ème guerre mondiale. Enfin, en 2002-2003, des travaux d’embellissement ont été réalisés avec accès au cimetière, confection de clôtures paysagères et de plantations.